Trouver un travail au Tchad est devenu une prouesse. Il faut crier ciel et terre, consulter Dieu et Allah, mobiliser tous les marabouts de son village, vendre son corps et/ou sa petite fortune aux fonctionnaires du Ministère de la fonction publique et aux autres intouchables de la République. Dans les entreprises, les ONG et autres, c’est un mélange de tout. C’est du désordre organisationnel.
Et comme en réalité le pauvre devrait compter sur l’Etat pour avoir un petit contrat de travail, le CMT fait de cela un fonds de commerce politique dans le seul et unique but de se faire la face belle et préparer à court terme le renouvèlement de la transition et à long terme maintenir le pouvoir, car, clamant ici et là que le CMT est bien, Mahamat Kaka est providentiel. Ceci était une stratégie que Deby père utilisait pour acheter la conscience des jeunes et Kaka (comme sur plusieurs autres plans) fait également la même ou bien pire.
Fonction publique, un droit pour les jeunes
Il faut être curieux pour comprendre qu’être intégré à la fonction publique est une faveur pour les jeunes. L’impression affichée est que ‘’les jeunes supplient le Gouvernement pour avoir accès à la fonction publique’’. Pourtant, la constitution de la République en vigueur est on ne plus claire : « l’Etat a le devoir de pourvoir de l’emploi à ses citoyens ». Les jeunes n’avaient pas besoin de taper sur les casseroles ou organiser des séances de marches et bien plus d’autres actions pour être intégrés à la fonction publique. C’est beaucoup empiéter sur leurs droits. C’est vraiment dupe.
Intégrer 5 000 jeunes, une promesse grotesque
Il a dit mais il ne le fera jamais. Le climat sociopolitique du Tchad teinté par le dialogue qui accouchera de la souris si le gouvernement tient à son format, la famine qui guette le pays, etc. Il est très difficile que le PCMT puisse gagner le pari d’intégrer les 5 000 jeunes en 2022 comme il a promis. La première vague renseigne mieux. Sur 5 000, Kaka a eu l’audace sale d’intégrer 416 jeunes. Posez et effectuez les opérations et vous verrez que la promesse du PCMT est fade et grotesque. Les jeunes ne doivent rien attendre de lui. L’année est presque finie, car lors du dialogue national inclusif, ce n’est pas Kaka et ses ouailles qui auront la peine de penser aux jeunes. Tout sera fixé sur
comment faire pour se maintenir au pouvoir.
L’abattoir et l’eldorado des enfants des pauvres
Ils le savent. Ni les enfants de Mahamat Kaka, de Pahimi Albert, d’Abdoulaye Koullamala, de Sabre Abdoulaye Fadoul, de Kerimo, du Ministre de la fonction publique et bien d’autres intouchable de la république n’attendent l’intégration à la fonction publique. La fonction publique est devenue un abattoir des enfants des paysans n’ayant aucun moyen de s’acheter un travail et d’étudier dans des écoles de prestige. Passez dans les grands bureaux partout au pays, vous vous rendrez à l’évidence que leurs enfants ne sont jamais au chômage. Soit ils remplacent leurs parents, soit on leur crée des nouveaux postes soit ils remplacent les « non ayant droit ». Ainsi, ils ont toutes les chances de gravir les échelons, de découvrir des opportunités, de participer aux grandes rencontres car ils ont des informations. Un enfant d’un pauvre qui languit au chantier, qui passe les nuits vierges à garder leurs maisons … a quel temps et moyen pour se connecter en permanence et participer aux événements pleins d’opportunités ?
L’apocalypse étant déjà prévisible, les tchadiens se dirigent pour ce faire vers une incertitude sans nom. Les jeunes vont à l’infini broire du noir. C’est le Tchad que Deby père a préparé à ses enfants et ses suiveurs. Un héritage d’incertitude, un Tchad ingouvernable. Où va-t-on ?
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